Remise de la Legion d’honneur a la ville de Londres

Remise de la Légion d’honneur à la ville de Londres par le président de la République Emmanuel Macron – le 18 Juin 2020 

Par Louis Trincano – Délégué général adjoint du Souvenir Français au Royaume-Uni

Pour commémorer le 80ème anniversaire de l’appel à la résistance du 18 juin 1940 lancé par le général De Gaulle depuis Londres sur les ondes de la BBC, le président de la République Emmanuel Macron, en sa qualité de Grand Maître de l’ordre national de la Légion d’honneur, remettra ce 18 juin 2020, la Légion d’honneur à la ville de Londres. L’occasion pour le Souvenir Français au Royaume Uni de revenir sur la plus haute décoration honorifique française et le sens qu’elle pourrait avoir pour Londres.

La Révolution française avait aboli toutes les décorations de l’Ancien Régime que d’aucuns voyaient comme les « hochets de la monarchie ». C’est sous l’Empire et l’impulsion de Napoléon Bonaparte que cette distinction de notre nation a vu le jour avec la première remise de Légions d’honneur le 15 juillet 1804 dans la chapelle des Invalides.

L’ordre de la Légion d’honneur revendique une vocation universelle qui consiste à récompenser à la fois des mérites militaires et des mérites civils. Critère prépondérant dans l’attribution de la Légion d’honneur, le mérite a été distingué par le président Macron en novembre 2017 quand il a affirmé que « le mérite doit être désormais le seul et unique critère retenu ».

Si l’une des conditions pour accéder à l’ordre national de la Légion d’honneur « à titre normal » est d’être français, des étrangers qui se sont signalés par des services rendus à la France ont pu recevoir, les insignes correspondants à une distinction de la Légion d’honneur.

Parmi les milliers de décorés de la Légion d’honneur figurent 70 villes dont 64 françaises et six étrangères. Les premières attributions à des villes, souvent pour faits de guerre, remontent à 1815. Liège est la première ville étrangère à qui fut attribuée une croix de la Légion d’honneur en 1914, suivie de Belgrade (1920), Luxembourg (1957), Volgograd (1984), Alger (2004) et Brazzaville (2006). Si Londres était décorée par le président Macron, elle deviendrait la septième ville étrangère à recevoir la Légion d’honneur. Autre symbole gaullien, Londres a en commun avec Alger décorée en 2004 et Brazzaville décorée en 2006 d’avoir été l’une des trois capitales de la résistance extérieure fondée par le général De Gaulle ; la « France combattante » dite aussi la « France libre ».

En décorant Londres, le président Macron honorera-t ’il cette base de la « France libre » d’où le général De Gaulle rendit son honneur à la France ?

En décorant Londres, le président de la République imaginera-t ’il le général De Gaulle sur les collines d’Hampstead où il vécut de 1942 à 1944, rejoignant ce peuple inébranlable — emmené par Winston Churchill qui avait promis « de la sueur, du sang et des larmes » – excluant de se rendre malgré le Blitz et les bombardements à répétition ?

Ces mots du même Churchill « we shall never surrender” raisonneront-ils ?

Décorée de la Légion d’honneur, Londres recevrait la distinction qu’elle mérite.

La Cathédrale de St Paul sous les bombes – Avril 1945
Crédit photo: © IWM CH 15118